Fabrice Bourlez
Psychanalyste à Paris et à Rouen, Philosophe, Fabrice Bourlez enseigne à l’ESAD de Reims et à Science-Po Paris.
Il est l’auteur de Pulsions pasoliniennes, publié aux Presses du Réel en 2015 et de Queer psychanalyse (Hermann 2018).
Queer psychanalyse
La visée des théories queer est éthique : rendre un plus grand nombre de vies vivables. À l’heure du triomphe des thérapies cognitivo-comportementalistes et des transformations profondes de la famille, les psychanalystes peuvent-ils se servir de ces avancées pour réinventer une clinique après l’Œdipe ? Poser cette question, c’est se demander en quoi et pourquoi le travail de Judith Butler, Eve Kosofsky Sedgwick, Paul B. Preciado et d’une multitude d’autres théoriciennes et théoriciens, dé-fait la psychanalyse. C’est s’offrir des pistes concrètes pour revenir sur des formules et des évidences cliniques parfois trop vite tenues pour acquises. C’est resituer la praxis analytique à la croisée de la théorie et du politique. En retour, c’est mettre les concepts des queer face à la tâche impossible qui anime l’analyste, les confronter au réel singulier qui prévaut dans chaque cure. Il ne s’agit donc pas de transformer la pratique en philosophie ou de faire des dé-constructions du genre une clinique, mais de démontrer l’utilité de l’une et l’acuité de l’autre pour rencontrer les minorités en tous genres.
Michèle Elbaz (ECF)
Michèle Elbaz est Psychanalyste à Bordeaux, Membre de l’Ecole de la Cause freudienne (ECF) et de l’Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Elle a été Analyste de l’Ecole (AE) en exercice de septembre 2013 jusqu’en 2015.
Professeur de philosophie, créatrice d’un dispositif à partir d’une pratique du nouage art/psychanalyse, en direction des enfants et adolescents épinglés « en échec scolaire », Michèle Elbaz a été membre du CIEN ( Centre Interdisciplinaire sur l’Enfant), co-animatrice de laboratoires et de journées centrés sur l’école. Elle a également participé à l’ouvrage collectif Comment se faire entendre à l’école, Cien, Ed Canopé, CRDP Aquitaine, 2008.
Elle est l’auteur de nombreuses publications dans la revue La Cause du désir
Bénédicte Jullien (ECF, AE)
Bénédicte Jullien est psychanalyste à Paris, Membre de l’Ecole de la Cause freudienne (ECF), Analyste de l’Ecole (AE) en exercice.
Elle est l’auteur de nombreuses publications dans la revue La Cause du désir
Dominique Sigaud, Ecrivain, Journaliste, Essayiste et Romancière
Dominique Sigaud articule son travail autour de l’idée de témoignage, d’engagement, de responsabilité de l’écrivain.
Elle a notamment publié La Vie là-bas comme le cours de l’oued (Gallimard, 1996), Blue Moon (Gallimard, 1998) et chez Actes Sud, The Dark Side of the Moon (2004), Aimé (2006) et L’Inconfort des ordures (2007), Dans nos langues, éditions Verdier, 15/02/2018.
Dans nos langues
publié en 2018 aux Editions Verdier
« Il y a devant moi un jour, enfant, la porte d’une maison où j’accompagne ma mère. Ce que j’étais jusque-là est en entier devant. Pour tenter de dire ce qu’est ma langue, c’est le seul début. Elle est ce qui me fut en quelque sorte accordé ce jour-là.
Telle est l’image fondatrice, la fracture qui inaugure le parcours d’une vie. La narratrice évoque cette tentative jamais achevée d’un arrachement à tous les déterminismes qui nous privent de parler une langue à soi.
Nous nous heurtons avec elle aux butées insurmontables mais toujours rivées à un amour premier de la lettre, traversons les tensions intérieures alimentées par des expériences erratiques et diverses qui nous mènent de l’échappée des années soixante aux terres tragiques du Liban et du Rwanda, en passant par des moments d’émerveillement devant l’enfant surpris à s’essayer à la musique du langage. »
Cet ouvrage a reçu le Grand Prix SGDL 2018 pour l’œuvre.
Après des études littéraires, Vincent Thomasset dit avoir l’impression d’être « du bon côté des mots » lorsqu’il rencontre le théâtre. Il travaille en tant qu’interprète avec différents metteurs en scène dont Pascal Rambert. En 2007, il intègre la formation Ex.e.r.ce (Centre Chorégraphique National de Montpellier). Dans un premier temps, il travaille essentiellement in situ, dans une économie de moyens permettant d’échapper, en partie, aux contraintes économiques. Il accumule différents matériaux et problématiques à la fois littéraires, chorégraphiques et plastiques, lors de performances en public. Il écrit alors un texte qu’il utilise à différentes reprises : Topographie des Forces en Présence. Depuis 2011, il produit des formes reproductibles en créant notamment une série de spectacles intitulée La Suite. En 2013, création de Bodies in the Cellar, puis Médail Décor en 2014. En 2015, il crée une adaptation pour la scène des Lettres de non-motivation de Julien Prévieux, spectacle qui a été joué au Théâtre Garonne en 2016. En 2017, il crée Ensemble ensemble dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
http://www.theatregaronne.com/spectacle/2015-2016/lettres-de-non-motivation
http://www.vincent-thomasset.com
Gérard Wajcman (ECF)
Écrivain et psychanalyste, il est membre de l’École de la Cause freudienne (ECF) et enseigne au département de psychanalyse de l’Université Paris 8. Directeur du Centre d’étude d’histoire et de théorie du regard, il est notamment l’auteur de L’Objet du siècle (Verdier, 1998), L’œil absolu (Denoël, 2010) et Les experts : la police des morts (PUF, 2012). Il vient de publier Les séries, le monde, la crise, les femmes (Verdier, 2018)
Les séries, le monde, la crise, les femmes
Paru en 2018 aux Editions Verdier
« La série n’est pas simplement un genre télévisé en vogue, c’est d’abord une forme. C’est du neuf esthétique, et on sait que les inventions de formes sont rares. Pour la décrire, il faut se lancer dans une anatomie comparative et la confronter à d’autres formes, au cinéma, évidemment, mais aussi à des formes plus anciennes, fondamentales dans notre civilisation : au mythe, au roman, aussi au tableau.
La question de la série se pose depuis toujours, dans la littérature, avec le feuilleton par exemple, ou dans l’art, avec les Nymphéas de Monet, la reproductibilité technique selon Walter Benjamin ou la collection, notamment.
Mais la forme-série n’est pas qu’un problème esthétique, et cette forme n’est pas seulement nouvelle, elle est profondément actuelle. La forme-série pourrait être le langage du monde comme il est : en crise. La série serait une forme de crise. Elle serait structurée comme le monde en crise, ou le monde serait lui-même structuré comme une série.
D’où l’interrogation qui anime le propos : de quoi la série est-elle la forme ? La série symptôme du monde comme il va, ou comme il ne va pas. Une forme témoin du malaise dans la civilisation. Cela conduit, pour finir, à la question de savoir pourquoi les femmes occupent le devant de la scène des séries. »